Le sentier des douaniers : une balade incontournable en Loire Atlantique

maginez ce sentiment particulier lorsque l’on retourne dans une région de son enfance, parfois à l’occasion d’une visite familiale. Dix ans ont passé, et pourtant, les paysages, les parfums et la lumière réveillent des souvenirs enfouis

Arrivée et découverte du littoral atlantique

C’est ainsi que l’on se retrouve à Pornic, petite ville côtière de Loire-Atlantique, paisible en ce mois de mai. Son port pittoresque fait partie de son identité, mais cette fois-ci, c’est vers le littoral que l’on se dirige. Pas besoin de GPS : la brise légère, la végétation et l’espacement des maisons, plus clairsemées à mesure que l’on s’approche de la mer, indiquent naturellement le chemin

Les rues sont désertes, bordées de jolies petites maisons à tuiles de couleur rouge saumon et volets bleus. Le parfum iodé se fait sentir : c’est toujours une excitation et un moment de plaisir d’aller découvrir un paysage côtier.

Après vingt bonnes minutes de marche, on débouche sur une petite ruelle où l’on aperçoit la mer à l’horizon, un peu masqué par de magnifiques pins. Le panorama s’élargit peu à peu et dévoile enfin l’entièreté du paysage marin. L’océan est d’un calme olympien : il n’y a presque pas de vent, juste un léger souffle très agréable et le rire lointain des mouettes. Il est environ 18h et le soleil se couche dans trois heures.

L’eau est d’un bleu très doux et cristallin, la mer s’apparente à un lac tellement les vagues se font absentes. C’est vraiment apaisant, ça repose instantanément le mental. L’arrivée se fait un peu en hauteur par rapport au niveau de la mer. Sur toute la côte se déploie une plage de sable avec des barrières de rochers qui la recouvrent. Ils ressemblent à des éponges noires ou encore à des morilles.

Des milliers de coquilles d’huîtres sans vie s’amoncellent dessus, au point que leurs coques se fondent dans le granite.

Les cabanes de pêcheurs et le sentier des douaniers

Au loin, sur la droite, on aperçoit de petites cabanes de pêcheurs sur pilotis. Pour s’en rapprocher, on emprunte un charmant sentier fait de pierres et entouré de buissons qui borde le rivage. C’est le sentier des douaniers : il se nomme ainsi car, au XVIIIᵉ siècle, il y avait de la contrebande de sel, tabac ou alcool qui se faisait par l’intermédiaire des façades maritimes. Cet endroit était donc gardé par des douaniers qui surveillaient toute activité illégale. Egalement connu sous le nom de GR®34, il s’étend sur plus de 2 000km, reliant le Mont-Saint-Michel à Saint-Nazaire, en longeant l’ensemble des côtes bretonnes.

Arrivés à côté de la première cabane de pêcheur, on voit qu’elle est inoccupée, comme la plupart d’ailleurs. On peut y accéder via un ponton d’une dizaine de mètres avec une porte en bois posée à l’entrée. C’est une sensation étrange que de voir une porte sans murs, comme un portail symbolique qui semble nous inviter à entrer dans un autre univers..

La cabane est peinte d’un pâle bleu turquoise, les pilotis qui la maintiennent en hauteur sont faits de poteaux croisés comme un échafaudage. Un grand filet de pêche, un peu carré, est suspendu en hauteur, comme prêt à être déployé à tout moment. D’ailleurs, cela s’appelle le carrelet : il est immergé pendant que la mer est haute puis retiré à marée basse. Ensuite, c’est la surprise : il peut contenir bars, dorades, crevettes, crabes, moules et tout un tas d’autres poissons et coquillages.

De nos jours, ces cabanes appartiennent à des particuliers qui se les transmettent de génération en génération. C’est un patrimoine important de la région qui ajoute un charme indéniable au tableau.

Vin blanc et préfou

Après avoir parcouru le sentier sur quelques centaines de mètres, un escalier nous mène en contrebas vers une petite bicoque qui fait office de bar et restaurant. En voyant les transats et les petites tables les pieds dans le sable, on se laisse tenter par l’envie de déguster des huîtres accompagnées d’un vin blanc. C’est un réflexe épicurien, une expérience si délicieuse qu’on ne peut se refuser.

L’ambiance est vraiment détendue, le contraire nous aurait étonnés. On commande une douzaine d’huîtres, des verres de muscadet, ainsi qu’un préfou. C’est une spécialité de la région qui s’accompagne traditionnellement avec les huîtres. Il s’agit d’un pain tranché et garni généreusement de beurre et d’ail, passé ensuite au four pour que le beurre fonde et que l’ail s’imprègne bien. C’est délicieux et réconfortant.

Au crépuscule

Le soleil se couche et c’est ainsi que se termine, de la plus belle façon, cette escapade en terre vendéenne : un endroit hors du temps qui repose l’esprit. Ce soir-là, Pornic nous a offert un moment simple et authentique, mêlant beauté, calme et gastronomie. Un souvenir précieux, comme une douce invitation à revenir explorer encore plus loin la côte atlantique. Et qui sait ? Peut-être que la prochaine fois, ce sera au lever du soleil

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