Et si la vraie richesse ne se mesurait pas au nombre de lieux visités, mais à la qualité du temps que l’on y passe ? Dans un monde où tout va toujours plus vite, certains choisissent de ralentir. Pas par paresse, mais pour retrouver un autre rythme, une autre façon de vivre. Une philosophie qui bouleverse notre regard sur le voyage, le travail, et même notre quotidien.
Qu’est-ce que la slow life ?
Peut-être que le terme Slowlife ne vous dit pas grand-chose ? Alors éclaircissons tout de suite le concept. Il s’agit d’une philosophie de vie qui consiste à prendre son temps, à ralentir ses actions du quotidien, son rythme de voyage, sa propension à vouloir tout voir et vite.
Ce terme est né dans les années 80, initié précisément en 1986 par Carlo Petrini, qui fonde le mouvement Slow Food à Rome en réaction à l’ouverture d’un McDonald’s. Son idée était de défendre la culture locale, l’artisanat et la convivialité face au « fast food ».
Cela a ensuite inspiré d’autres sphères telles que le voyage, le travail ou l’éducation, pour finalement être englobé dans le terme Slow Movement, puis Slow Life.
Pourquoi ralentir ?
Tout le monde le dit : la vie, notamment en Occident, va à un rythme effréné.
Et quand vient le moment des vacances, le soufflet retombe un peu… mais les mêmes travers réapparaissent souvent. L’attente de ces courts moments est tellement forte que l’on ne veut rien rater et remplir au maximum ce temps libre.
On planifie beaucoup, on laisse peu de place à l’inconnu, et on se sent parfois obligé de faire des activités. Ça peut vite devenir culpabilisant de ne rien faire alors qu’il fait beau dehors.
On veut voir chaque recoin, chaque plage, chaque vallée, chaque restaurant, chaque château, chaque musée… comme une longue liste à cocher. Comme si le fait d’avoir manqué une case causait une déception et une sorte de gâchis. Peut-être par peur de ne pas pouvoir partager une expérience avec un ami, un collègue ou un parent qui, lui, aurait coché cette case.
La slow life, c’est précisément l’opposé. C’est redonner de la place à l’imprévu, à l’ennui parfois, mais surtout à la contemplation et à la simplicité.
À contre-courant de cette frénésie ambiante, nous préférons suivre un autre rythme : celui de la Slow Life. Et puisqu’il est ici question de voyage, de gastronomie et de travail, voici notre manière d’aborder ce concept.
Le travail
Si c’est possible avec votre job, optez pour le télétravail. Même si ce n’est pas tous les jours, c’est assurément un gain de sommeil, de temps libre et une baisse de stress significative.
Éviter les transports en commun est en soi une cure, surtout si on habite dans une région très peuplée. L’aspect social peut bien sûr en être impacté, et tout dépend aussi de votre situation (enfants, début de vie active, etc.).
Un jour ou deux par semaine ne fait vraiment pas de mal. Et si vous avez la chance de pouvoir faire du télétravail à temps plein, alors là, les opportunités s’ouvrent à vous. Car quoi de mieux que de voyager tout au long de l’année sans stress financier, en découvrant de nouveaux lieux chaque jour ou chaque semaine ?
Vous pouvez opter aussi bien pour un voyage d’hôtels en hôtels, ou pour un véhicule aménagé comme un van ou un camping-car.
Le mode de vie en van
De notre côté, c’est le mode de vie en van que nous avons choisi. Il laisse une liberté encore plus grande, avec la possibilité de se poser dans des endroits très naturels et sauvages.
Et surtout, le temps n’est plus un problème : on peut choisir de partir ou de rester sans aucune obligation.
C’est là que le terme de Slow Life prend tout son sens. Habituellement, on a 1 ou 2 semaines, ou au mieux 1 mois, pour visiter un pays ou une région. Alors qu’avec ce mode de vie, la notion de temps s’efface au profit du présent, qui peut être vécu de manière beaucoup plus légère quand il n’y a pas de décompte.
On prend vraiment possession des lieux dans lesquels on est. Parfois, on a envie de rester 3 jours dans un spot nature avec une belle vue sur les montagnes. D’autres fois, une petite ville peut sembler avoir peu d’intérêt au-delà de 2 heures d’exploration, mais en y restant 2 ou 3 jours, on découvre des recoins cachés : un producteur de fromages locaux, une jolie place fleurie, un café non répertorié… Bref, tout ce qu’on n’aurait pas vu en restant seulement sur les axes principaux.
Voyager autrement
Aujourd’hui, la manière moderne de voyager consiste souvent à aller dans les endroits les plus prisés — donc souvent les plus beaux —, à prendre quelques photos, manger une glace, faire un repas… puis repartir car on pense avoir « fait le tour ».
Le problème, c’est qu’on ne fait que survoler le lieu, et la foule peut gâcher l’expérience.
La Slow Life propose une autre approche : visiter les lieux touristiques aux heures creuses, tôt le matin ou tard le soir. Cela permet de flâner tranquillement dans les petites ruelles cachées et de découvrir des endroits où personne ne se dirige.
C’est là que l’on commence vraiment à apprécier, car ce sont souvent des expériences plus poétiques et magiques.
Quoi de plus beau que de déambuler dans des rues calmes, presque vides, avec les rayons du soleil qui transpercent le matin ?
C’est tout aussi valable pour la nature. Certaines randonnées sont très fréquentées, mais se lever plus tôt permet de les vivre dans un calme absolu. Et ça, on ne le regrette jamais.
Une invitation à ralentir
La slow life n’est pas une injonction à tout changer. C’est une invitation. Une manière de redonner du sens à ce que nous faisons, de remettre de la légèreté et de la spontanéité dans nos vies.
Ralentir, c’est créer de l’espace pour soi, pour les autres, pour la beauté du monde. C’est apprendre à savourer un paysage, un repas, une rencontre, sans se presser vers la prochaine étape.